Fédor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Première Partie
Chapitre II
[...]Étonné, il retourna dans sa chambre. Là, près du poêle, où se préparait la nourriture, une vieille femme, petite, ratatinée, travaillait.
Elle était si sale, vêtue de guenilles si sordides que c'était pitié de la regarder. Elle avait l'air méchant et, de temps en temps, marmonnait quelque chose entre ses dents.
C'était la femme de ménage des logeurs. Ordynov essaya de lier conversation avec elle, mais évidemment par malice, elle se renferma dans le silence.
Enfin l'heure du dîner étant venue, la vieille retira du poêle la soupe aux choux, des bouchées à la viande et porta cela aux maîtres.
Elle servit la même chose à Ordynov. Après le repas un silence de mort régna dans le logement.[...]